- bêcheur
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• 1849; « insulteur » 1833; de 2. bêcher1 ♦ Vx Personne qui bêche (qqn), dit du mal des autres.2 ♦ Fam. Personne prétentieuse et snob. ⇒ crâneur, ramenard. Une petite bêcheuse.Synonymes :- chichiteux (familier)- chipie (familier)- crâneur (familier)- hautain- m'as-tu-vu (familier)- mijaurée- pimbêchebêcheur, eusen. Fam. Personne hautaine et prétentieuse.I.⇒BÊCHEUR1, EUSE, subst.A.— Homme qui manie la bêche :• 1. Tu seras d'abord piocheur de terre, bêcheur de terre, et tu te lèveras matin pour arroser. Et tu surveilleras ton œuvre et la protégeras contre les vers et les chenilles.SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 893.B.— P. ext., fam. et péj. Grand travailleur. Synon. bûcheur. Ce gaillard est un rude bêcheur (Lar. 19e); les bêcheurs arrivent presque toujours (Nouv. Lar. ill.) :• 2. C'est au tour des jumelles qui possèdent des voix inexistantes, incertaines, sans trop de sens du rythme, mais ces deux bêcheuses-là s'en tireront toujours, ça travaille d'une façon si exemplaire!COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 76.PRONONC. :[
], fém. [-ø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1453 agric. bescheur « homme qui bêche » (A. Solesm., 45 dans GDF. Compl.) — 1611, COTGR.; repris en 1867 par Lar. 19e.Dér. du rad. de bêcher1; suff. -eur2.STAT. — Fréq. abs. littér. :3.II.⇒BÊCHEUR2, EUSE, subst. et adj.A.— Pop. (Celui qui est) médisant, mauvaise langue :• 1. Geffroy, ce tendre, est devenu pas mal bêcheur; et sauf deux ou trois talents de peintre ou de sculpteur pour lesquels il a une sorte de religion fanatique, il éreinte à peu près tout le monde et toute chose.E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1889, p. 979.— P. ext. (Celui qui est) prétentieux, poseur, snob :• 2. ... Tu trouves peut-être que je suis bêcheuse? ... mais non... c'est cette prise de voile qui m'a inspiré un désir fou de respirer, de m'amuser, de monter à cheval, de danser, de faire faire de jolies toilettes...GYP, Mariage civil, 1892, p. 47.— Subst. fém. Une petite bêcheuse (ROB. Suppl. 1970); une bêcheuse, une mijaurée (ESN. 1966).B.— Arg. Bêcheur. Avocat. Avocat bêcheur. Magistrat (avocat général ou procureur de la République) chargé du ministère public.Orth. — Les dict. gén. traitent le terme qui signifie « médisant, malveillant » s.v. bêcheur (ê accent circonflexe). LITTRÉ, qui enregistre le verbe bécher « critiquer vivement quelqu'un », ne donne pas le subst. correspondant.ÉTYMOL. ET HIST. — 1833 subst. « personne qui critique, raille, dit du mal » (MOREAU-CHRISTOPHE, Arg. d'apr. ESN.).Dér. de bécher2; suff. -eur2.STAT. — Fréq. abs. littér. :2.1. bêcheur, euse [bɛʃœʀ, øz] n.ÉTYM. 1453; de 1. bêcher.❖1 Rare. Personne qui travaille avec une bêche.0 Tu seras d'abord piocheur de terre, bêcheur de terre, et tu te lèveras pour arroser.Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, in T. L. F.❖HOM. 2. Bêcheur.————————2. bêcheur, euse [bɛʃœʀ, øz] n.ÉTYM. 1849; « insulteur », 1833; de 2. bêcher.❖♦ Familier.1 Vx. Personne qui bêche (qqn), dit du mal des autres. ⇒ 2. Bêcher.2 (1889, Gyp). Mod. Personne dont l'attitude est affectée et méprisante. ⇒ Frimeur, snob. || Une sale petite bêcheuse. || Ce sont des bêcheurs, des snobs.1 (…) il craint des représailles avec eux ou en touche un il vous en tombe vingt dessus ils se serrent les coudes ces bêcheursTony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 121.2 La seconde, une femme sans âge, vient d'être transférée de la maison d'arrêt de Brest. Elle ne paraît nourrir aucune sympathie envers Liliane, cette « bêcheuse », avec ses bras trop fins, son tailleur trop bien coupé, ses pleurnicheries trop distinguées et son mutisme exaspérant.René Floriot, La vérité tient à un fil, p. 140.♦ Adj. || Ce qu'il peut être bêcheur !3 Elle était jolie, gaie, presque blonde, pas bêcheuse pour un sou.H. Troyat, les Eygletière, p. 17.3 (1848, Esnault). Argot. Avocat général.4 La sonnette tinte, introïbo. Le Président, les assesseurs et le bêcheur font leur entrée et s'installent. À une petite table latérale, le pigiste du canard local gribouille déjà.A. Sarrazin, la Cavale, p. 300.❖HOM. 1. Bêcheur.
Encyclopédie Universelle. 2012.